Baptiste Hersoc

Nombreux furent ceux qui virent la lumière ! Elle scintillait toujours entre le crépuscule et l’aube. Puis on ne la vit plus et, hélas ! un gentleman fort aimé dans la contrée tomba de cheval lors d’une partie de chasse. Il s’engageait dans le champ au sycomore lorsqu’il bascula par-dessus la tête de sa monture. Il fut tué sur le coup, là où le Corpse Candle avait été si souvent observé…

Il devait être minuit, une heure peut-être, au moment où il traversait un bois à fougères grainées. Il paraît que c’est à cette heure-là que les graines se libèrent et se font emporter pour se répandre loin de leurs mères.

Un peu de cette semence tomba sur son manteau et une graine s’infiltra dans un de ses souliers. L’homme ne s’en aperçut pas et continua son chemin…

Mais le grand vent le dérouta, charriant l’embarcation vers le large. Elle fut emportée jusqu’à Colonsay, jusqu’à Islay, jusqu’à Jura, jusqu’à la grève d’une baie enchanteresse, quelque part, dans le nord de l’Irlande…

Le magicien Gwydion avait créé pour son neveu une femme à partir des fleurs du chêne, du genêt et de la reine-des-prés. La femme s’appelait Blodeuwedd – Visage-de-Fleurs –…

Épuisée par le chagrin, elle finit par s’endormir d’un lourd sommeil.

Dans son rêve un ange vint lui donner à boire une potion délicieuse. Elle vit également que la même potion, administrée à Maelon, avait transformé l’amoureux rejeté en statue de glace…

Le kelpie s’était couché à leurs pieds, se laissant caresser comme un chien, hennissant de plaisir, leur présentant la croupe avec une docilité tout à fait engageante. L’un des enfants s’y était assis, puis un deuxième, puis un troisième, puis enfin toute la bande…

Dans un coin reculé du verger, à la lumière des étoiles, je la reconnus : c’était Grace Hutchens, ma fiancée, que j’avais tant aimée. Moi qui l’avais cru morte ! Grace me supplia de ne faire aucun bruit, de ne manger aucun fruit, de ne cueillir aucune fleur, de ne pas pénétrer céans plus avant, de ne pas franchir le « seuil »…